Marc Bonnant : « écrire pour se parcourir »
Marc Bonnant « J’ai en mémoire les mots de ceux qui, s’étant observés à l’ouvrage, avaient conclu que l’écriture n’était pas une action naturelle, qu’elle requérait de la contrainte et du renoncement, qu’elle situait l’homme entre l’abîme du dehors et celui du dedans, un enfer dichotome face auquel il apparaît si vulnérable qu’un simple vertige suffirait à le faire basculer de part ou d'autre. Quelle funeste pulsion, quelle énergie délétère l’incite-t-elle à affronter les gouffres ? Le goût du défi ? Celui du péril ? Ou simplement la curiosité… J’écris pour me parcourir, disait Michaux, ajoutant que c’est là l’aventure d’être en vie. Concédant à la lumière un peu de sa nuit intérieure, celui qui écrit se réacquiert au fil des mots, exhumant un langage enfoui dont l’immense variété donne à croire que l’espace du dedans, à l’échelle des mondes borgésiens, est infiniment plus vaste que celui du dehors. »
Marc Bonnant est né en 1972 dans le Jura suisse, région qu’il quitte à l’âge de douze ans. Après avoir vécu à Genàve puis en Haute-Savoie, il s’établit en Corse, terre d’origine de sa mère. Diplômé en lettres modernes et en sciences du langage, il est aussi ingénieur en communication. Depuis 1998, il dirige une société d’informatique en Corse-du-Sud.
• Aux origines de Cunsigliu
« Ce livre doit son existence à une étude que j’ai entreprise, il y a quelques années, sur la condition des immigrés italiens en Corse depuis l’entre-deux-guerres. Le projet d’une fiction aura finalement supplanté celui de l’essai historique auquel mon enquête était destinée. En 2010, Cunsigliu est présenté aux Éditions L’Àpart qui l’agréent moyennant une réduction de près d’un tiers de son volume initial ; la section Dossiers de ce site aura vocation à recycler les abattis de cet émondage sous la forme d’articles ou d’extraits. J’ai travaillé à ce que Cunsigliu soit un roman implexe, porté par un récit dense conçu de prolepses, d’analepses et de légendes séculaires : il en résulte une partition allégorique bâtie entre mythe et réalité, une galerie de glaces où les ombres se confrontent aux reflets. »

• Remerciements
« Ma gratitude va à tous ceux, proches ou parents, sans le concours desquels ce livre n'aurait jamais vu le jour : Juliette et Sandrine Petroni, Frank Suzzoni, Jean-Baptiste Tafani, Nathalie Bartkowski, Pascal Debomy, Richard Lichtenberg†, Danielle Renaldin, mon frère Pierre Bonnant, mon oncle Franco Pellegrini†. Je remercie tout particulièrement Maître Frédéric Marti pour sa lecture patiente et ses précieux apports. A ringraziavi. »
• Liens
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